Goûte d’eux pluie …
Une fois encore, elle s’est invitée, à la lueur de notre souffle, comme elle le fit sauvage-aimant en septembre, lors de notre errance landaise …
La pluie !
Goûte-l’être de pluie, cool coule, art-rose, hymne-onde …
Qu’elle soit larme ou graine d’astre, qu’elle éclate en sangle-haut ou germe dans notre chair, rien ne vient rompre notre volonté de tisser notre chemin entre ses mailles, dès lors que l’appel de la fugue vient en nous résonner fou !
D’une telle art-d’heure, en connaîtrons-nous un jour le mystère ?
Au premier retentissement de bâton sur la chaussée, elle nous glace les doigts, tente d’éteindre notre flamme, mais rien ne parvient à affliger nos pas … Notre flânerie est comme inscrite déjà quelque part, sur une page-herbier de l’univers, en écorce de joie !
Souvent, la tristesse des hommes immerge les cils des arbres …
Et je pense à ce courant d’aujourd’hui, partagé entre crainte et euphorie, essayant de lire sur la soie de l’horizon des réponses de nacre …
Au coeur d’une contrée où la terre s’épand comme un lierre invincible, tout est à perte de vue à s’en éprendre et s’y perdre, à s’or-raciner …
Nous marchons dans une sorte de désert énigmatique, au front trempé, au regard mélancolique, où la solitude, vagabonde inspirée, élève vers le ciel ses sublimes mains sculptées de boue …
Combien, sous nos yeux, est émouvante et pathétique cette oeuvre dorée à l’art-fin !
Ces instants de rudesse, nécessaires giclées d’absinthe du pèlerin, ne trouvent leur substance que dans la force même de l’être et l’exubérance de sa foi. Instants qui lui font se blottir dans un délice foetal, retrouvant ses talents, ses instincts et ses origines propres …
Un étrange farfadet, croisé en chemin, me l’avait dit « Tu n’entendras l’histoire des lieux qu’après avoir passé un pacte de complicité avec l’air … »
Il détenait ces secrets de vieux murs suintants de splendeurs passées …
La pluie, telle une araignée sur la toile du vent, continue d’en-mieller, dans la plus belle des spontanéités, rires vierges et murmures chatoyants …
La pluie dégringole sur les cous en écharpes de fête …
Mais, bien que vous ayez été sûrement très sages, toutes les images ne pourront faire le chemin jusqu’à ma musette ! Il pleut bien trop et je les confie donc à votre imaginaire…
La pluie pare les marais de lacs où se laissent glisser, parfois, des cygnes ailés-gants. Un peu plus loin, des ribambelles d’étourneaux jouent à la mare-aile entre les bois secs des tournesols … Près d’un domaine, de hauts chevaux blancs se dressent à fleur de nuages, leur couverture rouge amarante sur le dos. J’entends, entre deux parallèles, la voix éloquente des seigneurs, la valse tumultueuse des sabots et la brillance des épées fait naître d’éblouissants rayons de soleil …
En apercevant le chien endormi contre le tronc, je me mets à marcher sans bruit, sur la pointe des sens, mots en coeur, baisers en vers …
Nous avions besoin de cette escapade pour nous sentir à nouveau libres, libres de voler et respirer au-delà des possibles …
Et c’est tout ce que je peux vous souhaiter de plus cher, cette liberté enivrante … Soyez-en grisés !
Soyez bulle de chant-pagne …
Soyez bulle dans votre bulle en ces temps qui semblent s’opposer à tout pétillement !!!
Merveilleuse année 2021 à toutes et à tous !
SAB-Lyse
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