Déjà dix ans ….
Il y a longtemps, j’écrivais …
» Dans mon coeur, j’ai caché une craie
Pour un jour t’écrire dans le ciel
Des larmes en vols d’hirondelles
Tous mes mots d’oiseau blessé … »
Aujourd’hui, j’écris ….
J’ai remis au tableau
quelques petits bouts de craie,
mes mots grâce aux maux
volent à présent si haut !
Dans l’or de ta sagesse,
j’ai pu bâtir un nid
pour les jours sang,
les jours gris …
Entre ombre et lumière,
exil et multitude,
j’apprends la plénitude,
guidée par ta voix silencieuse
et tes grands yeux d’artiste …
MERCI.
(maman)
Nous avions rendez-vous ….
La lune était encore là,
attendant, fébrile, le soleil ….
Ce matin-ci
ne pouvait être que pour toi !
Et nous nous complaisions secrètement
lui et moi
lui vers toi
de ce moment volé à un impossible amour …
( A peine murmurée,
au loin,
cette histoire te séduit déjà … )
Sous le blond fou
de leur étreinte imaginaire
et la beauté presque indécente
coulant de chaque éclat,
se reconnaissait le sang clair de leurs ébats
à travers les troncs,
le fil-amant des herbes
et leurs soyeuses pagodes …
Ils avaient tous ce petit rien
d’enfants naturels
nés une nuit d’aurore,
ils devenaient ce matin
de chair astrale …
« Raconte-moi encore , maman,
raconte-moi encore les histoires,
de cet ordinaire différent
qui nous ressemble tant ! «
(Ecoute mon ange,
je tourne la page ….)
Sceau du printemps sur l’air,
une encre mauve dégringole,
étrange glisse-in,
imprime de splendeur le vent,
emportant avec elle
des larmes d’estampe chinoise
incisée à l’épine d’acanthe …
Sous l’arbre du « fil du tant »
nous avions rendez-vous,
et je suis en retard …
Un vide passager a englué mes pas !
Je ne marche plus,
ne prie plus autant
mais je crois toujours en ce que j’écris,
je le puise jusqu’aux entrailles …
Tu me prêtes ton chapeau …
je le porterai sur mes chemins !
« Sous ses perles, tu y trouveras des mots,
me chantes-tu alors,
pour continuer l’histoire …. »
(et j’écrivis NOTRE histoire ……)
Char-être, tirée par ta main,
vole sur la poussière
dans un bruit de cymbale …
Des étoiles s’endorment sur son bois,
des oiseaux jouent sur les barreaux,
poètes et peintres ont pris place …
Je navigue sur ce grand lac de terre
avec tes bras comme sampan,
il ressemble un peu, ne trouves-tu pas,
au paysage du Yunnan …
Il est bon d’imaginer ce soir la pluie
y sculptant ses rides en immenses dunes
lorsque tout s’abandonne
et que le sable laisse tomber son turban
de sa longue chevelure safran …
Nous passerons la nuit à la cime des arbres,
à l’heure où les rêves souterrains
émergent de la plaine …
Nous embrasserons la lune
et lui donnerons nos cueillettes
en guise de pain de fête …
Dans les petits abris frais de nos mystères
nous irons faire sécher les fruits de nos mots
et regarderons muer tous les vers à soi …
Au retour
je démêlerai les filets de nos fous-rires
et en nourrirai notre misère …
Le tant m’offre une plume,
elle est sublime, je ne la prends pas,
car c’est bien toi
et uniquement toi
l’auteur de notre histoire !
Dans le rouge levant de ce calice
où affleurent
toutes les aubes de ton regard,
où mon âme vient boire,
les mers parlent de ciels inattendus,
sertis de coquelicots …
Mais les saisons dans mon corps
dansent tout de blanc vêtues,
sur des notes de bawoo
parfumées à l’ange-hélice …
Le sable nous a laissé son turban,
unissant la mère à l’enfant,
et, autour de buissons ardents,
tes pensées aux miennes …
(et le piano ne cessera de déferler sur nos pages …)
Les oiseaux joueurs sont partis …
Je les suis tout là-bas
vers le magnifique cortège einaudien,
violon scelle,
bande origine-âme,
des caravanes de nuages en fleurs,
où tes errances n’ont plus peur,
où nos silences n’ont plus froid …
(maman)
A mon ange et fils, né deux fois, un 23 avril sur terre et un 23 octobre dans le ciel.
A chacune de ces dates, nous nous offrons « notre » page sur le grand livre du tant …
Cette année, je suis en retard (Pardon Yoann !)
Cette histoire d’ange finalement si belle à raconter …
Perchée sur sa colline, cette maison est déjà entourée de la fragrance des cieux …
Sous le préau, le salon en rotin inspire de douces attablées autour des étoiles. Dans une grande volière, comme tout droit sortie des rêves de Prévert, une nuée d’oiseaux colorés attend l’hôte, coeur déployé, autre lieu d’écoute …
Chaque chambre a son parfum de fleur …
Yoann avait été déposé dans celle du jasmin, semence-reine de notre demeure, en embaumant ses murs … Mais, rien de cette note singulière n’avait été révélé alors, au moment du choix des alcôves !
Vous ne trouverez pas ici un atome de tristesse, de la mélancolie tout au plus. Sur les tranches de marbre, pain de vie fait et décoré « maison », tout est à partager en saveur authentique …De vrais contes à visages ouverts !
J’y flâne aujourd’hui comme dans une galerie d’art, découvrant des mots poètes, des paysages en mouvement, des cabanes intimes, d’anciens cueilleurs d’instants …
Marie-Claude, celle qui avait accueilli notre souffrance huit années plus tôt, est là, fidèle au poste. Elle me parle de son chemin de Compostelle, des marchés gourmands qui réunissent tant d’hommes.
Nos échanges ont toujours eu le chant d’une source, en habit de forêt !
Plus je retrouve ce lieu, plus j’en repars légère, apaisée à mon tour …
Yoann m’offre, à chaque fois un peu plus, la sérénité sublime de son dernier voyage …
Le premier jour où je mis le pied sur ce seuil, alors que je croyais m’y évanouir, mourir même, un bien-être imprévisible, exquisément ravageur, s’était emparé de moi , ranimant mon sang de sa force, refleurissant mon écorce.
Nous étions trois, et tous trois envahis de la même sensation ce jour-là …
Personne ne peut sans doute comprendre, je ne cherche d’ailleurs pas à entrevoir, je me contente de la laisser m’enlever , aujourd’hui encore ….!
La route, elle, reste imprimée de mes « pourquoi » …
Sentiment d’injustice, ce drame ne pouvait-il pas être évité ?
En réponse, silencieusement, tout se recouvre de grâce et mue dans un autre fond …
Je n’ai pas froid, un étrange manteau, d’or-Gandhi, vient vêtir mes épaules dès que je me retrouve devant cette « liane à paroles » ….
Il en exhale toujours des senteurs de taille crayon, celles que je recherche lorsque je marche dans un bois, et les arbres foisonnent d’oiseaux, derrière, bande de tendres gavroches dans la cour de récré du ciel …
Je suis bien,
divinement bien !
J’avais décidé qu’aujourd’hui, en ce dimanche 23 octobre, nous poursuivrions cette journée autrement …
Nous irions plus loin dans la célébration !
Nous avions réservé un restaurant au hasard qui nous ferme la porte au nez pour un quart d’heure de retard, sans doute n’avait-il pas de clients ce jour-là ? Il n’y respirait de toute façon rien d’insolite.
Le hasard a un coeur et des oreilles blotties contre notre histoire, je ne crois pas en ses passages anodins !
Il nous mène vers un lieu où nous retrouvons tout ce que nous aimons …
Des peintures vénitiennes, des bougies enchanteresses, une cuisine ciselée au fil-amant de nos papilles, la meilleure jamais savourée, et mes yeux plongés dans ce hublot de verdure, me rapprochant des branchages délicats que je venais de quitter …
J’ai l’impression que cette page, gourmande, conçue à feu et à sens, ravivés, m’est « offerte spirituellement » !
Une fois débarqués de notre » île-flottante », nous nous dirigeons au nord de Foulayronnes, vers l’église de Monbran, point de départ de notre escapade.
Un peu avant le village, hésitant sur la direction à emprunter, nous nous arrêtons dans une ferme. Une très vieille dame qui est entrain d’uriner dans un seau à vendange, au pied de sa maison, a juste le temps de rabattre le pan de son tablier …
Elle nous contemple d’un oeil polisson, avant d’arriver vers nous. Mes yeux s’attardent un moment sur ses bas déchirés…
Que de malheurs ont dû supporter ses épaules, ils l’écrasent de tout leur poids, son museau de renarde effleure presque le sol …
Un vieux gant de toilette est posé sur un piquet, à l’entrée. Je le vois en repartant …
Nous aimons déjà tout ce qui nous entoure, la simplicité de ce terroir, la franchise de son accent !
Enfin parvenus à l’église, nous troquons nos frusques de voyage pour celles de pèlerins (pas très différentes !), regrettant de ne pas avoir emporté nos shorts, tant l’air est tiède.
Je lis sur la feuille le mot « escalade » et, rien qu’à le prononcer, il fait jaillir de mes creux des fontaines de plaisir !
Ce sera une ballade, à la mesure de nos désirs, pentue, de celles dont nos instincts de vieux chamois raffolent !
L’église a la sobriété grandiose d’un temple …
et ses messages de lumière imprègnent déjà mes pas !
Il fait si doux …
Cette flânerie a un souffle particulier, il y règne l’amplitude grisante des montagnes …
Quelque chose, dans ce fauteuil, m’attire, m’appelle même …
Je le ressens ruisselant de solitude !
Mais, quelle est cette ombre, sur le coin de la fenêtre, que j’aperçois aujourd’hui et qui …
m’interpelle ?
Je cherche, parmi le feuillage, dans une fente du bois, la clef de ce mystère …
J’ai dû l’emporter, intact, laissant sur le fauteuil une page de mes émois …
Des poules couraient dans un bois …
J’aime lorsque les choses ne sont pas forcément à la place où nous les attendions !
Nous allons escalader ce sillon, traversant collines et vallées…
J’ai envie d’étreindre les joues potelées de ce paysage, d’y mordre dedans !
Les maisons encensent la poésie de l’âtre, et le feuillage, dans son bouillon d’ocres et de soufre, récite à chaudes rimes les fugues lointaines des fruits …
Un roux-coule
de ces heures éphémères,
les pigeons voyageurs
les garderont dans leurs veines …
Les vieilles cours, sous le crachin des fûts, repensent au cheval fourbu, sur des terres trempées.
Elles scellent, de leurs souvenirs, les fissures des pavés …
Les demi-lunes des fers,
et de nos pas les ballons,
graveront les poteries
pétries un jour de pluie
des maints d’une poétesse …
Monter, puis redescendre, sans cesse …
Nos têtes s’étourdissent de cet horizon, où les champs ondoient comme des vagues …
J’avance et j’écoute,
les mots d’amour murmurés de la bouche du soleil à l’oreille des chemins …
Compost-aile ….
Je te donne mes vers, en épluchures de crayon, mon marc d’oh, mes graines de tout, mes coquilles-âge ..
Puissent-ils multiplier les roses sur les balcons du tant !
L’allée de Hurlevent …
Et, à quelques pas, des cours de musique …
Alors, je me suis imaginée !
De l’angle de la rue-aile, des notes de piano surgissent et s’envolent, se mêlant au blues de l’air et à l’allegro du vent …
Et, à la saison d’âpre-haie,
les pierres, fervent public,
rayonneront de ces divagations délicieuses !
Encore une fenêtre où « je crois entendre », celle du château de Monbran …
Un de ses évêques pleure
sa muse volée par Shakespeare ….
Prions la fée des errances,
afin que, jamais,
nos sommets ne soient tout à fait atteints !
(Sabine)
A cet instant où ton mal-être se transforma en graine de paradis,
jets-rues-à- l’aime ….
A mon fils Yoann,
envolé un 23 octobre …
Pour toi, j’écrirai ce troisième livre …
De racines d’être en magnifiques spores-ange, j’en ferai
le plus vivant des herbes-riez !
————–
Je n’ai pu résister à l’envie de vous faire écouter la musique de ce superbe film « Cézanne et moi », dont l’impact coule encore en moi ….
Allant-vert …
Vers toi
mes sens retrouvés
dans le vert épuré
de tes rires
et l’encens fleuri
de ton souffle …
En vers
ta joie qui rime
et mes pas à l’envers
pour mieux voir les oiseaux !
De mes oreilles
en feuilles de l’or-riez
j’écoute le baiser de ton coeur
posé
sur les maints et leurs rides.
Du blues dans mes yeux
tu allumes les feux
de nos silences inspirés…
Lueur de gitanes,
devenue gîte-âme,
instant beau-aime,
car tu ne fumes plus rien
désormais
pour oublier !
De mon poumon haletant
je respire tes veines,
entre deux ciels …
Mais de celui sans rouge
à force de trop de sang
dans mes larmes terrées,
je choisis le rouge sang
où le jour se plaît à mourir
et où mon étoile de berge-erre
reprend vie !
Dans la grotte sauvage
qui se ferme entre mes lèvres
lorsqu’elles ne veulent plus parler,
coule encore et m’enchante
la source si fraîche
et célestement inépuisable
de tes chants papotiers …
Et je marche sur la terre,
portée par le ballon des nuages,
entre deux crépitements
de jupons de roses
que le vent s’amuse à froisser …
Un soir,
en te devinant,
la prière n’eut plus
ni lieu ni chaumière …
Elle suivit juste une effluve
qui partit
mais jamais ne revint
du chemin de nos absences
aux alstromères or-ange
de nos jardins secrets …
A l’encre de tes aurores,
j’écrirai toujours
nos mots d’en-faons
blessés
et les arbres et leur lumière
où nous aimons nous cacher …
Entre nos lignes
où le TOUT peut se lire,
les âmes de poète
viendront toujours cueillir
notre histoire en pleins
et nos rêves en déliés !
Entre nous,
glissant sur la soie de nos ailes,
TOUT vient s’unir et s’aimer …
Regarde là-bas …
La lune a fait un cauchemar
et elle s’en va pleurer
dans les bras du soleil …
(Sabine)
A toi mon ange,
à tes trente-trois ans aujourd’hui.
A la minute où tu naquis
la neige se mit à tomber par la fenêtre…
A croire que tu portais déjà
une part des mystères du ciel !
Je t’ai toujours, tu es encore ….
En ce jour où nos mots sont encore plus doux que les nuages,
où je vois en rêve se dessiner ta maison …
J’ai envie de croire en ces lieux
où la fleur qui n’ose encore éclore,
étrangement repliée dans son coeur,
trouve l’exquise main rare
d’un jardinier romantique …
Car, souviens-toi,
terre parfois si injuste,
il était …
cette cascade perdue
dans un désordre de fougères,
invisible aux promeneurs ignards
et pourtant si belle à écouter …
Il était …
cet arbre aux mille chagrins,
s’emmêlant dans ses racines !
Aujourd’hui, nous n’aurons plus peur,
ni lui, ni moi,
de nous découvrir enfant
et de le clamer sur tous les toits du monde …
Et près du banc et de la rose,
nous nous éprendrons encore du soleil !
Et tu t’abreuveras mon ange,
encore et encore,
de l’amour infini qui pleut dans notre maison ….
Nos vies sont des billes
qui roulent sur les chemins,
et qui parfois en s’égarant
prennent la couleur du ciel ,
Alors …
jouons, jouons !
Bleue pour moi,
me rappelant tes yeux,
rouge pour toi,
comme mon coeur passion !
Et là où tu nous guides,
de jardins légers en suaves paradis,
nous irons,
déroutant les pires labyrinthes …
Et qu’importe ceux qui n’y croient pas,
ne croient en rien
et surtout pas en nous …
Dans les champs où tu pleurais,
j’ai jeté la clef des absences
et des peut-être
pour attraper celle des TOUJOURS
et, avec toi,
y rire et y chanter ….
A mon ange,
et ses trente-deux automnes dans le ciel,
où il s’envola ce jour …
Il était une fois un jardin ………
Elles reviennent à chaque printemps,
lire sur nos visages éblouis
l’ivresse des lendemains,
qu’elles ont emportée en chantant
au vent de ton inépuisable amour,
nous rappelant qu’un jour,
dans ce même jardin,
tu les tins, attendri,
dans la chaleur de tes mains …
Et, au pied de l’arbre à paroles,
là où les pierres dessinent un coeur,
la violette craintive,
née d’un grain d’espoir
et d’un océan de chagrin,
s’est délicieusement affranchie,
faisant galoper des rires
dans tout le jardin …
Une étrange corolle
a même poussé
sur la peau de ce vieillard,
digne héritier de nos silences.
Ce chant-pignon inattendu
comme un bénitier fermé
contenant l’eau de ton regard …
Et c’est encore là,
t’en souviens-tu,
que nous avons déposé ton âme
aux premières lueurs du couchant ….
Dans le long promenoir de ton coeur,
où j’aime vagabonder pieds nus,
je vois des petits ponts, des roches douces
et de beaux nénuphars,
où affleurent nos rêves
et se fondent nos pas …
J’y invente des goûters,
à l’ombre de l’osmanthe
dont la splendeur est éternelle.
De ses fleurs je fais
un peu de thé,
un peu de vin …
Tu écoutes l’aziza
et moi
juste l’écho de ta voix …
Au sein de tes essences,
je trouve toujours ma place,
qu’elles soient
tous les flancs calmes des montagnes
ou la nonchalance frénétique
des plus soyeuses chutes d’eau,
et tes sourires sont des tapis de fougères
où viennent s’étendre mon désarroi.
J’aimerais tant que mes mots
restent ces îlots secrets,
où viennent fleurir
tous les jardins que tu aimais,
peuplés de carpes aux mille couleurs,
de bambou et de quartz blanc…
Mais ils le seront, je le sais,
et toujours,
insufflés par ta présence,
qui m’ouvre tous les chemins
et me donne tous les talents !
Maman.
A mon ange Yoann,
à ses trente-deux ans sur terre,
et ses innombrables printemps
dans le jardin du ciel.
Simple bouquet
Strasbourg au petit matin.
Mes mots pour toi …
Sur tes pas
nous avons marché,
éclairés par ton sourire…
Ce chemin
que nous avons fait
par toi
et pour toi
ne cesse de rayonner aujourd’hui
à chaque instant !
Tout est même peut-être
plus étincelant qu’avant …
Serait-ce ta façon à toi
de nous dire « merci »
ou tout simplement
« allez toujours plus loin
ouvrez toujours plus grand
vos bras et votre coeur,
le chemin de l’Amour est infini ! »
Je le crois …
comme je crois au pouvoir de l’âme,
aux étoiles de ton regard,
pur à souhait,
sur notre vie,
et à la touchante beauté de tes intentions …
C’est donc nous,
humbles vagabonds,
qui te crions
Du plus flamboyant et profond
de notre jardin intérieur
si délicieusement grouillant
de tes silences
en vols d’oiseaux,
merci !
Que cet écho te parvienne
comme le plus cristallin des rires d’enfant !
Sur le chemin de berge entre Brumath et Strasbourg
La vie, le monde
à travers toi
ont pris les contours d’un coeur
sur lequel,
d’un pas vaillant ou fébrile,
nous marchons
pour nous emplir chaque jour un peu plus
de grandeur et d’infini !
A toi mon ange,
à tes trente automnes dans le ciel ….
(maman)
——————-
Ce chemin de Compostelle alsacien, parcouru cet été, fut « divinement » riche et émouvant …
Il y a si longtemps que nous rêvions de faire ce chemin pour notre fils Yoann, qui vivait à Strasbourg depuis quelques années.
Je vous offrirai en partage chaque instant vécu par le biais habituel d’un « diaporama commenté » ; ce qui représente à chaque fois un très long travail, certes, mais ….tellement gratifiant et merveilleux !
Dans l’eau d’un regard
Pour m’écouter vous lire ce texte (en éteignant mon lecteur sur la colonne de droite, afin d’éviter toute cacophonie) :
– « Pourquoi viens-tu vers moi, dit l’enfant au promeneur sur l’eau, je n’ai même pas de pain ! »
– « Mais tu as autre chose qui scintille bien plus que de la mie blanche, répondit le promeneur. Tu as …des trésors dans le regard, et il me murmure, le sais-tu, d’infinies douceurs à l’oreille ! »
L’enfant timidement sourit, ne sachant plus quoi dire.
D’ordinaire, le canard non plus n’était pas trop bavard ; il observait plus qu’il ne parlait.
Mais, cette fois, il sentait dans cette frimousse mutine au regard lointain une âme particulière ….
– « Je suis, raconta-t-il, « le poète des étangs », celui qui laisse aller les jolis moucherons au lieu de les manger, et n’effleure même pas du bec les petites algues au fond de l’eau qu’il aime à contempler telles des chevelures de princesses !
Je ne quémande rien et me nourris de peu : de la magie de l’air, des rires-mangue que je fais éclore sur les lèvres, des perles de sésame que je fais miroiter dans les yeux …
Je fuis la grande foule mais, lorsque j’aperçois l’humble ou le malheureux, le vieillard bousculé, le mendiant fatigué, le voyageur égaré dans son être, alors je danse de toute ma grâce, dessinant sur l’eau le sillon d’un jardin, la courbe d’une fleur …
Je suis poète et heureux de l’être mais, me diras-tu pourquoi, ami, je suis également la risée de mon espèce ? »
L’enfant aux grands yeux bleus gris-tourterelle, que protégeaient de longs cils-lianes, en faisant une île enchantée, ne sut répondre sur l’instant.
Il n’avait cependant pas perdu une seule parole, un seul frisson, une seule miette de silence …
– « Quand tu reviendras, dit le canard-poète à l’enfant, je t’emmènerai dans ma maison au toit d’herbes et de roseaux. Le soir, à notre chevet, quand s’allumera le coeur des étoiles, nous nous laisserons bercés par la voix rocailleuse du vent, où se terrent mille légendes, la pluie pétrira nos craintes et les tempêtes deviendront symphonies du temps ….!
Puis, dans un bruissement de caresses, donnant à l’eau une peau de satin, il s’éloigna …….
L’enfant, pendant un long moment, continua à se remplir de cette rencontre, fascinante, puis, à son tour, s’en alla ….
Demain,
lorsqu’il lèvera son ardoise vers le Maître,
il n’écrira qu’un seul mot …
Celui appris sur un coin d’herbe,
et offert du coeur d’un poète,
alors qu’il était arrivé les mains vides, sans la moindre vivre pour lui,
avec juste ses rêves d’enfant en bandoulière …
Il écrira sa réponse au monde,
celle qu’il n’a pu donner sur l’instant à son nouvel ami poète !
D’un zèle appliqué,
il écrira ce seul mot aux nuances baignées de couleurs
et de rimes encensées,
ce mot
aux sons si mélodieux
« Différence »
(Sabine)
A toi, mon ange…
A tes 30 ans aujourd’hui sur terre
et aux mille et un flambeaux de ton sourire dans le ciel,
qui ne cessent d’éclairer ma route ! (Maman)
Raconte-toi
[youtube]http://youtu.be/rqyrlOtBYq0[/youtube]
Quelques mots à mon ange :
« J’écoutais Yves Simon au printemps de ma vie …
Je le retrouve aujourd’hui, je ne sais pourquoi, ses mots devaient errer dans ma mémoire ! Ces mots merveilleux,
que j’aurais peut-être dû te raconter, mais les aurais-tu vraiment écoutés ou crus ?
La chanson dit « Toute la folie du monde est dans notre cerveau » mais la beauté aussi…
Et je t’entends me la raconter de là-haut, elle était repliée dans un coin de ta souffrance, tu me la tends
aujourd’hui, à la pleine lumière de tes yeux …
Et c’est dans l’or fou de ta sagesse que je puise toute l’eau précieuse de mes rires »
(maman)
J’ai écrit le poème qui suit en hommage à mon fils Yoann, à ce 23 octobre où il partit naître vers les
étoiles, et à tous les oiseaux blessés, qui ont peur d’être enfermés dans les cages de nos hôpitaux psychiatriques ; ces oiseaux qui ne savent plus s’envoler, meurtris au point de ne plus pouvoir
poser le moindre mot sur leur souffrance …….
Si l’un d’entre eux venait à prendre le chemin de cette page, qu’il essaie de cueillir mes mots en guise
de remède naturel !
Raconte-toi
pour ne pas t’oublier
sur les pavés de l’ombre
en ruelles sournoises
et perdre à jamais les fils
de tes beaux cerfs-volants …
Derrière tes fenêtres closes
le soleil en pleure
de ne pouvoir te dire
qu’à chaque larme déversée
naît un torrent de fleurs !
Regarde bien au-delà
de ce que l’on veut te faire croire,
le remède peut-être
dans le sourire d’un enfant
ou le regard d’un chien.
Qui connaît ta souffrance
si ce n’est toi,
alors, raconte-là …
Crie-la et fort
sur tous les toits de ton être
jusqu’à lui faire peur et honte
car elle n’a pas à te faire mal …
Porte-la à l’arbre,
à l’océan,
aux cimes enneigées,
partout où le silence
transformera en chant ton écho.
Raconte-la et aie confiance,
comme pour l’oiseau de Prévert
il y aura toujours un poète,
passant par-là,
pour effacer un à un
les barreaux de ta cage,
te donnant à nouveau envie
de respirer mille et un jardins !
Et encore on t’aimera,
et encore tu t’aimeras,
mais, je t’en prie,
raconte-la
à quelqu’un de ce monde,
ami ou gentil inconnu …
Raconte-la et raconte-toi
pour te guérir d’elle,
car personne jamais
ne saura mesurer
l’ampleur de ton désespoir !
Sabine.
Coeur à coeur
» Même si les trèfles à quatre feuilles
Ont du mal à fleurir
Moi j’ai baïonné mes larmes
Avec mon plus beau sourire
Car j’y crois moi
A ces menottes qu’on deserre
A ce beau soleil en plein hiver … »
Soprano.
A tous les jeunes, et moins jeunes, qui …
attendent encore dans la brume !
Et à toi, mon ange au coeur d’enfant,
qui aurait, aujourd’hui, 29 printemps sur terre,
mais scintille encore, chaque jour,
d’un millier de bouquets d’étoiles,
près de nous et dans le ciel …
Je te dédie ici ces mots,
qu’aujourd’hui tu me souffles
parce qu’un jour …
dans le brouillard, tu les égaras !
Ecoutez ce chanteur
et son sublime message d’espoir,
Il m’a touchée …en plein coeur !
[youtube]http://youtu.be/piRGeEowmJ8[/youtube]
Près de notre « arbre à paroles », où j’aime aller retrouver mon ange, il y a souvent un coeur où je
peux étendre mes rires ……..
(Beaucoup d’entre vous, qui connaissent cette rubrique et y ont lu ses
articles, le savent déjà …)
Il y a quelques jours, j’avais oublié de rentrer mon hamac dans le tipi, il ballotait donc entre vent
et pluie …
Alors, je l’ai juste relevé, sans rien toucher, et j’ai découvert …
ce magnifique coeur !
Je vous l’offre également en partage ….
Venez-y tout contre
poser vos envies de silence,
elles deviendront…
des fleurs de caresses
des pétales du temps !
——–
Des amis pèlerins viennent nous voir pendant la première semaine des vacances de Pâques, je
ne pourrai donc être parmi vous !
Mais, vous le savez déjà, je le suis en permanence …
avec le coeur !!!